Les interactions entre normes religieuses et séculières dans l’ordre juridique irakien

Résumé:

L’ordre juridique irakien constitue un exemple singulier de la réception de droits étrangers. Berceau des grandes écoles musulmanes du fiqh, l’Irak a connu dès le milieu de XIXe des vagues successives de sécularisation de son système juridique et judiciaire par la réception des institutions des droits romano-germaniques. La plupart des branches du droit ont ainsi échappé à l’emprise du droit musulman pour être remplacées par des conceptions juridiques modernes empruntées à l’Occident. La normativité islamique, qui s’est trouvée cantonnée au statut personnel, a montré une forte résistance et ses solutions peuvent encore influer sur le droit civil, le droit judiciaire, voire le droit international privé. Un tel ordre juridique pluraliste peut ainsi être le théâtre d’interactions entre normes séculières et religieuses mettant en cause sa cohésion interne. L’exemple irakien apparaît dès lors comme un terrain idéal d’investigation, pour saisir l’impact de la norme religieuse sur le droit positif, cerner les contours de la relation droit séculier – droit religieux.

Ce contenu a été mis à jour le 10 janvier 2022 à 17 h 28 min.